Critique de One Piece : une œuvre sur le déclin

02/08/2020

Avant-Propos

Ma diatribe sera longue et je vous prie de m’excuser si elle en devient indigeste, mais le sujet est large et je voulais le couvrir de la manière la plus holistique possible. En guise de préambule, je précise tout de même que One Piece est l’un des meilleurs mangas qui ait animé mon enfance et adolescence et que c’est pour cela que je prends la peine d’y consacrer un peu de temps. Cette critique est motivée par la déception que m’inspire la tournure que One Piece a pris il y a quelques années (toute proportion gardée naturellement, le manga reste bon) et je vais aborder plusieurs thèmes allant des choix de l’édition française à certaines des décisions de l’auteur concernant le dessin, l’intrigue, les personnages, les fruits du démon, les primes… Ce sont parfois des points de détails, mais ce sont les détails qui nourrissent l’impression générale que l’on se fait d’une œuvre. Sans plus attendre, rentrons dans le vif du sujet.

Un élément commun à de nombreux mangas, c’est que l’on peut souvent les découper chronologiquement en trois phases : une phase ascendante (le manga prend son essor, les bases de l’histoire sont posés, le style de dessin est souvent encore un peu hésitant), la phase stable – « l’apogée » (histoire et dessin ont atteint leur vitesse de croisière, l’intrigue est en place, le lecteur peut profiter pleinement !), une phase de déclin (l’histoire tâtonne, dans certains cas le dessin décline lui aussi… Lié à plusieurs facteurs : le mangaka en manque d’inspiration, vieillit, se lasse, les assistants changent…). Je considère que One Piece, sans être devenu réellement désagréable à lire, (contrairement au dernier arc de Naruto qui illustre à mon sens parfaitement l’aspect « déclin » d’une œuvre) n’en est pas moins gangrené par certaines caractéristiques propres à un manga qui perd en qualité.

1ère phase (tomes 1-20~24)

One Piece peut être schématiquement découpé, suivant le modèle que j’ai énoncé, en trois phases : le début du manga à l’arc d’Alabasta (tomes 20 – 24 environ) entre 1997 et 2001 (dates de parution des volumes au Japon) constitue la phase ascendante. Le dessin est encore hésitant (le style un peu grossier de One Piece ne donne même pas particulièrement envie à ce stade), on pose encore les bases de l’histoire et le caractère des personnages.

2ème phase (tomes 25 – 66)

La seconde phase s’étend de l’arc Alabasta à l’arc de l’île des hommes poissons (tome 25 à 66, j’aurais pu dire l’ellipse, mais je trouve que cet arc se tient encore bien) soit entre 2001-2002 et 2012. Au début de cette période, One Piece commence à être nominé pour des prix (trois fois finaliste du prix Tezuka entre 2000 et 2002) et c’est à cette époque que des records de ventes sont enregistrés (100 millions de volumes en circulation au Japon en 2005. L’œuvre devient ensuite à partir de 2008 et pendant plus d’une décennie le manga le plus vendu chaque année. La courbe ascendante des ventes se poursuit jusqu’en 2011, le tome 67 paru en 2012 au Japon restant à ce jour le volume le mieux écoulé avec 4,05 millions d’exemplaires). C’est là que tout amateur de One Piece a réellement vibré : Jaya, Skypiea, Water Seven et surtout Enies Lobby, Thriller Bark, les Sabaody, Impel Down et la bataille de Marine Ford sont autant d’arcs géniaux. Le talent d’Oda se déploie tout entier à cette période :

  • Il plante ou a planté avec succès les bornes de son monde : la géographie (les 4 océans extérieurs, la Route de Tous les Périls-Grandline, le Nouveau Monde, Redline, Calm Belt…), les institutions (le Gouvernement Mondial, la Marine, les 7 corsaires, les Empereurs, l’armée révolutionnaire…), les mythes (Gol D. Roger, le One Piece, Raftel/Rough Tell…), les mystères (le D, les 100 ans cachés de l’histoire et les ponéglyphes, les armes antiques…) et d’autres mécanismes propres à son univers (les phénomènes météorologiques, les logposes/eternalposes, escargophones, vivre cards, le renouvellement perpétuel d’une faune et d’une flore féerique et farfelue…).

C’est ce « décor » qui participe énormément au plaisir que l’on prend à la lecture, et les croisements de références géographiques, historiques et littéraires soigneusement mis en scène et dont le manga est truffé (passez le paragraphe en italique pour aller plus rapidement à la critique).

Parmi les plus évidents on retrouve : Whiskey Peak – cités pueblos du sud des USA, Alabasta – Egypte des pharaons, Water Seven – sorte de croisement entre Venise, les cités hanséatiques et le Mont-Saint-Michel, Skypiea – paradis remasterisé x Amazonie x amérindiens vs colons blancs x cités incas x Jack et le haricot magique (fallait le faire), Long Ring Long Land – steppe mongole, Impel Down – Alcatraz / thématique SS dans les uniformes des gardiens, Dressrosa – Espagne x Antiquité grecquo-romaine, pays des Wa – Japon Edo, Marie-Joie – Chambord, les géants/Erbaf – civilisation viking, les pirates kuja – les Amazones, l’équipage du pays des fleurs – pirates féodaux chinois, certains pirates et leurs homonymes du XV – XVIIème siècle (Teach, Hawkins, Drake, Bellamy, Captain Kidd, Jean Bart/Jambart, Rayleigh/Raleigh, Orlumbus/Colomb, Yorki/Calico Jack parmi les plus évidents), Gang Bege/Al Capone, Fisher Tiger/Spartacus, Don Charlos/Don Carlos, fils de Philippe II d’Espagne, sans oublier la réf qui fait s’étrangler tout français qui se respecte : Trafalgar D Water Law et j’en passe (beaucoup des apparences de personnages sont inspirés de personnalités et d’épisodes du cinéma/musique/dessins animés/politique/mythologies japonaise, européenne et asiatique). Bref, l’objet n’est pas non plus de lister tout de manière exhaustive (d’autres on fait ça très bien) mais de donner un aperçu de ce qui de mon point de vue constitue une force majeure du style de One Piece.

  • Deuxième aspect de cette seconde phase, c’est le dessin qui devient de plus en plus qualitatif, les interactions entre personnages (un jeu comique basique et répétitif certes, mais qui fait toujours son effet), une intrigue et des schémas narratifs riches, des personnages secondaires intéressants, les combats qui gagnent en intensité et les antagonistes et leurs pouvoirs qui montent en puissance : Crocodile, Ener, Rob Lucci, Moria, Magellan, Barbe Noire, les amiraux, les supernovae…

3ème phase (tomes 67-97, en cours)

Maintenant, venons-en à ce qui ne va pas/plus et à la troisième phase : celle de déclin (un déclin relatif commercialement : le volume de vente global dégringole depuis 2011 et le manga n’est pas premier en termes d’exemplaires vendus pour l’année 2019, une première depuis 12 ans. Malgré cela, les volumes 68 – 76 se sont tous vendus à 4 millions d’exemplaires et One Piece demeure le leader incontestable du marché avec un tirage record de 470 millions d’exemplaires en avril 2020). Il est bon de rappeler que cette thématique a déjà été éprouvée de nombreuses fois (parfois de façon très virulente) mais j’espère y apporter un peu de sang neuf avec l’argumentation qui va suivre.

L’un de mes premiers malaises, ne vient pas de l’œuvre elle-même mais de ce que l’on pourrait appeler la période post-Sylvain Chollet qui fut le traducteur de Glénat jusqu’en 2012. Toute traduction de qualité a un cachet qui lui est propre, et celle de Sylvain Chollet (jusqu’au tome 60 – ancienne traduction française jusqu’au tome 66) était indéniablement meilleure : il avait fait le choix de noms plus romanisés (avis subjectif, mais je trouve que cela passe bien mieux pour un lectorat de langue française) et surtout il utilisait un meilleur registre de langue que ceux qui ont repris la traduction après lui, la lecture en était plus agréable. Enfin, ses choix de traductions étaient aussi plus astucieux (les Caborage, Chavipère, Dent-de-Chien, Grocador, Quécalor, Pouilleux et autre Trouduc ne m’ont pas convaincu).

Venons-en à présent aux critiques sur l’œuvre elle-même, résumées en sept points.

Le dessin

En premier lieu le dessin est, presque imperceptiblement, devenu moins bon : cela se remarque essentiellement lors des scènes de combats qui ne transmettent plus la même intensité, et qui sont parfois esquissées grossièrement (un trait simplifié, des lignes de forces négligées, une perspective parfois approximative…). Cela vaut bien sûr moins pour les planches importantes que pour les affrontements secondaires mais c’est tout de même une réalité. Les combats des chapeaux de paille mais aussi ceux de Trafalgar Law, Fujitora, Pika, Cavendish, Don Sai, des « fourreaux rouges », des « Calamités » ou des Tobiroppo par exemple, qui présentaient pourtant un gros potentiel, ne sont franchement pas toujours très soignés (sans parler du choc Big Mom – Kaido, qui est une farce). Mention honorable pour les combats principaux de Luffy contre Doflamingo et Dent-de-Chien, mais on n’atteint pas le niveau d’intensité pré-ellipse.

Peut-être aussi en cause dans la perte d’intérêt des combats, l’alternance entre moments bouffonesques et sérieux qui est moins bien géré : la surabondance de moments « bouffons » tue la tension (cf. l’œdème sur l’œil de Luffy pendant tout le combat contre Dent-de-Chien et la « pause goûter » de celui-ci, le combat contre Don Chinjao, contre Cracker…). Cette impression est renforcée par les choix graphiques sur certains personnages. L’arc du pays des Wa est une souffrance de ce point de vue : Orochi, Kawamatsu, Raizo, Ashura Doji, Kanjuro, Chavipère et Shinobu sont dénués du charisme le plus élémentaire alors qu’ils sont des personnages clefs de l’arc.

Luffy vs Cracker (vol. 84, chap. 842)
Pause goûter de Dent-de-Chien, combat vs Luffy (vol. 88, chap. 883)
Kaido vs Big Mom (vol. 94, chap. 951)
Luffy vs Don Chinjao (vol. 72, chap. 719)
Cavendish vs Don Chinjao (vol. 71, chap. 708)

Histoire/rythme/foreshadowing/cohérence

Certains arcs sont devenus franchement mal foutus, que ce soit au niveau de l’intrigue, du rythme, ou par un cocktail mal dosé des références culturelles que je pointais comme une force de One Piece un peu plus haut. Punk Hazard est à mon sens l’expression de cette dérive : une île faite de terres enflammées et de glaciers suite à l’affrontement de deux amiraux (admettons, après tout, One Piece et le loufoque vont de pair), avec des dragons de laboratoire (ah ?), la base scientifique d’un savant maléfique gardée par des hommes-yétis et d’anciens pirates qui ont perdu leurs jambes, remplacées façon centaure par les pouvoirs d’un capitaine corsaire infiltré (bof), des enfants transformés en géants, un trafic de fruits du démon artificiels, un vice-amiral de la marine à la solde d’une organisation criminelle elle-même à la solde d’un équipage d’empereur… Bref un bordel, mais qui par rapport au One Piece de la seconde phase est moins maîtrisé, plus brouillon. Le rythme de l’histoire est souvent beaucoup plus décousu (valable pour tous les arcs depuis Punk Hazard) mais aussi beaucoup plus lent (entre les tomes 30 – 60, on distingue onze arcs et pré-arcs. Sur le même nombre de volumes entre les tomes 67 – 97, il n’y en a que six). Cette lenteur impacte aussi directement les combats évoqués plus haut. Par exemple, là où un Franky vs Fukuro prenait 6 chapitres à Enies Lobby (chapitres 400 – 406), un Franky vs Señor Pink s’éternise pendant 43 chapitres à Dressrosa (chapitres 732 – 775). Et à contrario, lorsque Oda décide d’accélérer la cadence justement pour rattraper les lenteurs passées, les combats sont les premiers éléments de l’intrigue à faire les frais de ce changement de rythme trop saccadé (Onigashima est l’exemple typique : les faces à faces Kanjuro vs Kiku, Eustass Kid vs Apoo, X-Drake vs Who’s Who et Queen, Jack vs les deux seigneurs minks sont tous éclipsés ou abrégés).

Le « foreshadowing » : long (sur plusieurs tomes) ou court (sur quelques chapitres), ce procédé narratif est souvent la clef d’un bon récit et Oda en avait montré une bonne maitrise dans les deux premières parties de One Piece (l’introduction progressive de Barbe Noire et de sa clique comme antagonistes principaux du manga en est le meilleur exemple). Mais ce procédé peut se révéler une arme à double tranchant lorsque mal maitrisé puisqu’il donne l’impression que l’auteur navigue à vue, et c’est bien ce qui se passe dans la troisième phase : le rôle du personnage de Momonosuke est très mal amené (son lien de filiation avec Kinemon est démenti très tard), plus récemment, l’introduction du personnage de Yamato a créé la confusion. Oda a manifestement changé d’idée sur le sexe de son personnage au dernier moment : d’un homme, nous sommes passés à une femme et pour justifier cette transition, il a fallu établir la « masculinité » de Yamato au moyen d’une entourloupe narrative sur son « appropriation de la volonté/personnalité d’Oden »…

Il y a enfin certaines incohérences, inévitables dans One Piece (les petites sont légions), mais qui sont parfois un peu grosses et qui gênent l’immersion dans l’histoire, voici celles qui m’ont le plus dérangées :

  • Dressrosa : on se retrouve dans un pays qui adore les combats d’arènes et dont les soldats sont habillés comme des phalangistes spartiates mais on finit par nous expliquer que la dynastie des Riku n’a jamais livré une guerre… en 800 ans (simplement pour justifier le parallèle manichéen dynastie Don Quichotte = méchant ; dynastie Riku = gentil).
  • La « Donquichotte family » : Doflamingo est sans doute le plus abominable des corsaires mais c’est aussi le seul qui ait eu une garderie en guise d’équipage. Tout est dit.
  • Zou et Raizo : Dans One Piece, le sacrifice pour autrui est une valeur portée aux nues qui se justifie par l’amitié, la loyauté ou les liens familiaux et n’engage généralement que celui/ceux qui décident de se sacrifier. À Zou, le quasi-massacre de toute la population minks pour la protection du seul Raizo est d’abord justifié par les « liens immémoriaux » liant minks et Wano. Mais le manga avançant, ces liens apparaissent comme parfaitement mémorables puisqu’ils s’incarnent uniquement dans le lien de vassalité attachant Caborage et Chavipère à Oden Kozuki. Cela signifie que les deux dirigeants étaient prêts à sacrifier leur peuple entier pour un seul bonhomme au nom de liens qui n’engageaient qu’eux… La pilule a du mal à passer.
  • Le royaume des Germa 66 : outre le fait que ce royaume flottant rappelle Thriller Bark en moins bien et que j’ai trouvé les concepts de la famille Vinsmoke (ses relations avec Sandy notamment) et de sa technologie avancée un peu foireux, on peut se demander pourquoi ce « pays » – qui a participé à quatre coups d’états meurtriers, qui est représenté depuis des décennies dans les livres pour enfants de North Blue comme l’antagoniste par excellence de la marine, qui se comporte comme une organisation criminelle tirant ses revenus du mercenariat, qui projette de s’allier avec un empereur pirate et dont le dirigeant a fait partie d’un groupe de recherche interdit par le Gouvernement est encore convié aux rêveries du Gouvernement Mondial au début de l’arc.
  • Sai à Marie-Joie : Rien d’étonnant à ce que le pays des fleurs fasse partie du Gouvernement Mondial ou même que l’équipage des huit trésors entretienne de bonnes relations avec le/les dirigeants de ce pays (dont les membres sont originaires). Cependant, la flotte reste une institution pirate reconnue et la tête de Sai, son chef, est mise à prix. Cela paraît donc assez saugrenu de le voir escorter la délégation du pays des fleurs à la rêverie : « qu’allait-il faire dans cette galère? »
  • Les rapports dragons célestes/royauté : Certes, nous avons compris que dieux > rois, et que ces derniers doivent le respect aux descendants des pères fondateurs de l’état mondial. Cependant, ce que les dragons célestes se permettent avec le petit peuple ne devrait pas pouvoir être possible avec des représentants de familles royales affiliées au Gouvernement (Don Charlos avec Shirahoshi). Alors oui, ce sont des dégénérés en perte totale de repères avec la réalité mais l’état mondial existe grâce à ses états constitutifs, si certains venaient à faire sécession en masse à cause de trop nombreux accidents diplomatiques de ce genre, ce serait une authentique catastrophe et ça, même un dragon céleste fêlé devrait le comprendre à minima. En fait, cette scène entre Charlos et Shirahoshi ne s’imposait pas, on avait compris que les dragons célestes étaient des malades, ce n’était pas la peine d’en rajouter maladroitement une couche (tout ça pour introduire Mysogard « le repenti »… La manœuvre aurait pu être plus subtile).
  • Le pays des Wa : pays d’origine de Ryuma et des samouraïs… mais il n’y a pas vraiment de samouraïs (faisons fi un moment de la définition donnée selon laquelle le terme désigne tous les guerriers de Wa de façon générique). À aucun moment, ils ne sont introduits en tant que caste. On ne fait que les deviner fugitivement (la scène d’intro de Zorro, la cour d’Orochi, le Mimawarigumi de Hotei, certains des partisans pro-Kozuki…), et pourtant on a des yakuzas, des bandits, des ninjas, des artisans, des commerçants, des sumotoris et des geishas beaucoup mieux décrits. Même parmi les « fourreaux rouges », tous ne sont pas sabreurs et moins de la moitié font figure de samouraï : Kinemon, Kiku, Kanjuro ?  – on n’est pas transcendé (à noter que j’exclus volontairement Denjiro, Ashura Doji et Kawamatsu). Si on considère que le charme folklorique de l’arc doit se baser au moins en partie sur le traitement de cette classe guerrière, on ne peut qu’être déçu.
Les Vinsmoke devisent sur le futur de leur « nation » (vol. 84, chap. 839)
Kyros, commandant en chef de l’armée de Dressrosa (vol. 74, chap. 742)
Révélation des minks : ils ont protégé Raizo (vol. 81, chap. 816)
Zorro tranche le magistrat samouraï qui conduit son exécution (vol. 90, chap. 909)

La redondance

Certes le charme de One Piece vient aussi de son sempiternel schéma d’arc : l’équipage arrive quelque part – prend conscience des problèmes du lieu dans lequel il a atterri – se fait des alliés et des ennemis – combats préliminaires – combat final – fin d’arc. Simplement, la combinaison de ce schéma avec certaines thématiques trop récurrentes, en vient à créer de désagréables impressions de déjà vu que la diversité des zones géographiques ne parvient pas à dissiper. La thématique omniprésente de la famille : la Don Quichotte family – la grande tribu des Minks – la « famille » de Gang Bege – la famille de Big Mom – la famille Vinsmoke. Les symboliques venant de jeux de sociétés : cœur, trèfle, pique, carreau chez Doflamingo, Tour/Cavalier/Fou et les « pièces d’échecs » homies chez Big Mom puis Jack, Queen et King chez Kaido (sans oublier « Joker » et les Numbers). Le concept « d’arène-prison » :  le Colisée Corrida, le monde des miroirs/monde du livre et les mines-usines d’Udon. Plus récemment, le « banquet-évènement » : la partie de thé de Big Mom répliquée par le festival du feu à Onigashima.  

On peut également mettre en cause les schémas narratifs. Oda reprend certaines des recettes qui lui ont réussi par le passé sans effort d’originalité et surtout sans parvenir à reconstituer ce qui faisait leur sel : les parallèles Alabasta/Ile des hommes poissons (Vivi = Shirahoshi ; Crocodile = Hody Jones), Skypiea/Dressrosa (système de pré-arc ; Doflamingo = Ener ; Gan Forr = roi Riku Dolt III) et surtout Enies Lobby/Totto Land (situation de Robin = situation de Sandy) sont révélateurs.  

supplique de Sandy à Tougato (vol. 85, chap. 856)
supplique de Robin à Enies Lobby (vol. 41, chap. 398)

La multiplicité des personnages

Je suis assez mitigé sur ce point puisque One Piece capitalisait énormément sur sa capacité à faire intervenir des myriades de personnages secondaires, sans pour autant brouiller le fil de l’histoire des personnages principaux. Cependant, il faut dire que tout au long du manga, cette tendance est exponentielle. Amazon Lily, Impel Down et Marine Ford sont des arcs particulièrement bien gérés au regard du nombre de personnages mais il faut rappeler que Luffy y est sans son équipage. Après l’ellipse, le défi n’est pas des moindres puisqu’il faut introduire les équipages des empereurs, conséquents par leurs tailles. Cependant, Oda a peut-être les yeux un peu plus gros que le ventre de manière générale, était-il réellement nécessaire d’introduire autant de personnages lors de l’arc de Dressrosa par exemple ? Le temps de narration accordé aux membres de l’équipage du chapeau de paille en pâtit nécessairement.

Les personnages principaux

Assez subtil cette fois, mais je trouve que les traits de caractères des chapeaux de paille, dans cette troisième phase, sont bien affadis. Résultat de cette dénaturation, l’équipage ressemble à présent à une seule entité constitué de plusieurs corps plutôt qu’à la somme de personnalités distinctes. J’exagère peut-être un tantinet, mais il faut bien reconnaître que plusieurs personnages font, à des degrés divers, les frais de cette dépersonnalisation : Zorro/Zoro, l’ancien « trio des faiblards » (Chopper, Pipo/Usopp, Nami), Sandy/Sanji (ce Raid Suit mon dieu…), la plus affectée par le phénomène restant Robin qui est complètement vidée de sa substance. De la femme mystérieuse, inflexible, doté d’un humour noir, on passe à une personnalité beaucoup plus quelconque (cf. sa réaction à la « mort » du dessin de dragon de Kanjuro qui est symptomatique).

La réaction de Robin devant le dragon d’encre de Kanjuro (vol. 80, chap. 804)

Les fruits du démon

De la même manière que pour les lieux, ou l’apparence des personnages, les fruits du démon sont soit diablement stylés soit complètement absurdes et encore une fois c’est la coexistence, le contraste entre les deux genres qui participe au charme de One Piece. Mais on ne peut s’empêcher de penser que dans la troisième phase du manga, l’auteur tombe à court d’inspiration, ou prend des libertés avec les règles qu’il avait lui-même édictées. Par exemple, le fruit de Machvise est une redite plus puissante de celui de Miss Valentine, celui de Gladius ressemble à s’y méprendre à celui de Mr. 5, le pouvoir de Pika et celui de Morley sont complémentaires, ceux de Buffalo et de Sharinguru sont jumeaux, les effets des pouvoirs de Big Mom et de Gecko Moria présentent beaucoup de similitudes (passons l’éponge, le fruit de l’âme, pour un empereur, ça claque), le pouvoir de Monet est le logia de la neige (Aokiji la glace ? Paye ton copié collé. En plus, en voyant ses jambes et ses ailes, je m’étais imaginé un fruit zoan mythique de la harpie. Vraie déception). D’ailleurs parlons en des logias, refuge de la force et de l’élégance. Nous avions la fumée, le feu, le sable, le tonnerre, la glace, la lumière, les ténèbres et le magma et il faut qu’on se tape les marais ?

Les effets ou la nature de certains autres pouvoirs laissent aussi confus (subjectif). Le pouvoir de Sugar qui transforme les gens en jouet (pourquoi pas dans l’absolu ? En plus on est dans la thématique marionnettiste qui tire les ficelles de Doflamingo), mais pourquoi, sinon pour faciliter grossièrement la trame narrative du mangaka, fait-il perdre la mémoire ? (En plus ça chevauche complètement les propriétés du fruit de Pudding qu’on voit deux arcs après) Je n’ai également pas compris pourquoi le pouvoir de Pika, qui a presque toutes les caractéristiques d’un logia, est un paramecia ?  (Un logia de la roche aurait régalé qui plus est). Le fruit de Señor Pink parait, quant à lui, complètement à côté de la plaque (nager dans n’importe quelle surface sauf l’eau, c’est quand même un comble).

Borsalino fait montre des pouvoirs de la lumière, Kizaru vs Rayleigh (vol. 52, chap. 512)
Démonstration du pouvoir des marais, Caribou vs Scotch (vol. 72, chap. 721)

Les primes

Point de détail par excellence, mais qui a vraiment irrité mon esprit cartésien en quête de logique : les primes. Une fois passé les petites incohérences de la phase 1 de mise au point (les pirates les plus redoutables d’East Blue plafonnent à 20 million de berry, ce qui plus tard dans le manga équivaut à un niveau de rang chèvre et Crocodile, bien que corsaire, n’avait sa tête mise à prix qu’à 81 millions de Berry), on se retrouve avec un schéma qui ressemble plus ou moins à ça :

  • 0 – 30 millions de Berry, quantité négligeable
  • 30 – 50 millions, pirate médiocre
  • 50 – 70 millions, pirate de niveau moyen qui commence à être considéré comme redoutable
  • 70 – 100 millions, pirate puissant
  • 100 millions et +, cador

A ce moment-là, les meilleurs primes révélées se trouvent aux alentours des 300 millions et un plafond est donné officieusement avec la prime d’Ace (550 millions, troisième par ordre d’importance dans l’équipage de Barbe Blanche, le pirate le plus fort du monde). On peut donc estimer à l’époque de Marine Ford que les primes des pirates les plus puissants, hors empereurs, dépassent rarement les 600-700 millions, à la louche.

Mais voilà, après l’ellipse, Oda rebat les cartes pour la première fois depuis ses premiers ajustements et avant que l’on s’y fasse, on est obligé de se coltiner des primes incompréhensiblement élevées au regard des anciennes normes (Caribou, Coribou, Bellamy, Pekoms, le baron Deloeuf, Edward Weeble, Don Chinjao, Pedro, les nouvelles primes des supernovae…). C’est seulement après les premiers affrontements avec des lieutenants d’empereurs et lorsque les primes des empereurs elles-mêmes sont révélées que l’on comprend un peu mieux les nouvelles modalités.

Et même lorsque on finit par les accepter, certains choix sont discutables (subjectif) :

  • Lao G : le bonhomme a littéralement soufflé un pirate à 542 millions (Don Chinjao) mais en vaut lui-même moins de 70. De manière générale, les primes gelées des membres de l’équipage de Doflamingo (ceux qui sont adultes avant la prise de pouvoir à Dressrosa) semblent trop basses (Diamante, Pica, Trébol, Señor Pink, Gladius, Machvise, Buffalo, Jora).
  • Caribou, Coribou, Bellamy : même en prenant en compte la révision à la hausse des primes, je ne trouve pas que ces personnages, par leur force ou leur « dangerosité », justifient des primes dépassant les 150 millions.
  • Orlumbus : à la tête d’une immense flotte mais ne vaut guère « que » 148 millions (on pourrait appeler ça le « syndrome de Don Krieg »).
  • Les primes de Charlotte Oven et Charlotte Daifuku : dans le top 5 des fils les plus puissants de la famille Charlotte, mais dont les primes (300 millions) semblent trop peu élevées par rapport à celles du baron Deloeuf, « Cavalier » de l’équipage (429 millions) et surtout de Pekoms, un cadre sans-titre de l’équipage (330 millions). Mon côté pointilleux aurait également aspiré à voir plus de primes pour un équipage aussi énorme : Amande, Opéra, Galette, Compote, Streusen, Nusstorte, Diesel, Flampe, Bavarois, Citron, Cinnamon, Raisin, Yu Yuan…
  • Don Sai : Commandant de la flotte du pays des fleurs et l’un des combattants les plus redoutables du colisée mais une prime de « seulement » 210 millions, valable aussi pour son frère dont la tête n’est pas mise à prix malgré son statut de commandant en second.
  • Ce qui fait l’intérêt des primes, c’est leur aspect personnalisé : rien de plus décevant par conséquent que l’augmentation groupée de + 50 millions post-Dressrosa, l’auteur aurait pu conjurer sa flemme pour faire quelque chose d’un peu plus élaboré.

Conclusion

J’en ai fini avec mes observations. Je me rends bien compte qu’indépendamment elles peuvent paraître fragile pour démontrer la baisse de qualité de One Piece, sont parfois subjectives, ne sont pas toutes absolument novatrices en soit, surtout les dernières (des fruits farfelus sans logique et des primes incohérentes, il y en a depuis le début de l’histoire) et qu’en soit, il est difficile de reprocher à un manga d’avoir les défauts de ses qualités. Cependant, une fois ces observations mises bout à bout, je trouve que cela fait sens de dire que le plaisir ressenti à la lecture est vraiment moindre depuis la fin de l’arc des hommes poissons et malheureusement cette tendance se confirme toujours à l’heure actuelle. De mon point de vue, l’arc de Wano, pourtant fil directeur de la narration depuis Punk Hazard, ne relève pas tellement le niveau.

Sources

12 commentaires sur « Critique de One Piece : une œuvre sur le déclin »

  1. Je ne partage pas vraiment ton point de vue.

    Tout d’abord, la traduction :

    Ne lisant pas le manga en tome relié, mon avis vaut ce qu’il vaut, mais un Zoko, un Sandy ou un Pipo me choque autant qu’un Chavipère ou un Caborage tout dépend de la traduction que l’on a connu en premier. Quant à Pouilleux ou Trouduc ce sont les noms des jeux de cartes correspondant aux noms japonais et il vont plutôt bien avec l’aspect ridicule des smiles.

    Les chara-designs :

    Les chara-disigns ridicules ont toujours fait partie de One Piece (Gaimon, Sham, Buchi ou Pearl pour East Blue, Mr.2, Satori ou Gedatsu pour Grand Line) De même pour les humains aux proportions étranges (Fukuro, Kumadori, Moria…).

    Je trouve personnellement les fourreaux rouges charismatiques (à l’exception de Raizo mais bon il y a toujours eu des designs étranges (cf ci-dessus) et même pour les moins charismatiques comme Kanjuro, Oda réussit à les rendre classes. Orochi, quant à lui, a un design correspondant très bien à son caractère, à la manière d’un Spandam.

    Pour les combats ayant perdu en intensité, c’est normal. Il me semble qu’Oda a expliqué qu’il ne se concentrait plus dessus et ferait juste des « passes d’armes » afin d’accélérer l’histoire. On aime ou on n’aime pas mais l’anime s’occupe de les adapter en de vrais combats.

    L’histoire :

    Ton résumé de Punk Hazard est empli de mauvaise foi et la critique pourrait être faite sur n’importe quel arc : Jaya c’est une île en forme de crâne dont la moitié s’est retrouvée dans le ciel (pourquoi pas, dans One Piece on a bien des poissons rouges qui chient des îles), des bateaux qui tombent du ciel gardés par une tortue et des ombres géantes (ah ?) Puis y’a des macaques chercheurs d’épaves. Et une fois dans l’île on se retrouve avec un catcheur, un vieux sur un cheval, un sniper et un gros tas. Ensuite on a un pirate à la solde d’un corsaire qui a le pouvoir des ressorts (bof), etc…
    One Piece, ça à toujours été ça, un univers dont les composantes n’ont aucun rapport entre elles mais qui ensemble forment un tout cohérent dans cet univers.

    Effectivement le rythme est plus lent depuis l’ellipse. On aime ou on n’aime pas mais ça ne constitue pas un défaut, ça raconte juste quelque chose de différent.

    Je ne partage pas ton point de vue quant au foreshadowing et je trouve que des révélations comme le lien entre Kinemon et Momo montre au contraire une narration mieux maitrisée qu’un escargophone montrant les sourcils de Sanji à Alabasta.

    Les incohérences :

    Dressrosa : je vois pas en quoi c’est une incohérence. Et l’existence d’une armée n’implique pas une nation belliqueuse, il peut s’agir d’une simple armée défensive (garde royale et police).

    La Donquixotte Familly : Le thème d’un équipage n’a rien à voir avec la puissance du capitaine et le thème de la famille est important pour Doffy.

    Zou/Raizo : Les liens entre Kozuki et minks remontent au siècle oublié (d’où le Road Ponéglyphe) c’est d’ailleurs la raison du départ d’Inu et Neko pour Wano. La capture de Raizo impliquait la mise en péril du plan pour venger Oden avec la confirmation du bond dans le temps. Jack n’étant pas dans l’équipage à l’époque d’Oden, il ne savait pas qu’Inu et Neko étaient aussi des vassaux.

    Germa et Sai : La marine et le GM sont deux entités distinctes donc la rivalité entre le Germa et la Marine n’empêche pas au Germa d’être représenté au GM ni à Sai de venir à la rêverie.

    le GM est bien trop puissant pour qu’un pays se révolte contre les Dragons Célestes (il n’y a qu’a voir Dressrosa). Surtout le royaume Ryugu qui venait a peine d’intégrer le GM, il ne pouvait vraiment pas se permettre de résister aux DC et l’incident permet au contraire d’apporter de la nuance aux DC avec le personnage de Myosgard.

    Les samouraïs : Comme tu le dis le terme est un terme générique. La loi sur le port d’arme empêche aussi une caste de samouraïs. Les Mimawarigumi sont tout de même présenté comme des samouraïs et ils sont 5000. Quant aux FR, seul Raizo, Inu et Neko n’en sont pas d’un point de vue design. Exclure Kawamatsu, Denjiro et Ashura Doji relève de la mauvaise foi.

    La redondance :

    Les thématiques récurrentes ne sont pas vraiment un problème notamment la famille qui est un thème très large et qui peut être traité de bien des façons. (Tout l’arc de Whole Cake tourne autour de ce thème donc il est normal de beaucoup le retrouver).

    Quant à la symbolique des jeux de société, il s’agit surtout d’une symbolique sur les jeux de cartes pour les personnages gravitant autour de Kaido et d’une symbolique sur Alice au pays des merveille pour les personnages gravitant autour de Big Mom (quant à Ace et les Spade pirates, je pense plus à une coïncidence, le personnage ayant été introduit au début du manga).

    Tes concepts d’arènes-prisons et de banquets-événements sont un peu tirés par les cheveux et relèvent plus du schéma narratif d’Oda qu’il modifie suffisamment à chaque arc pour que l’histoire racontée soit différente.

    Les personnages :

    Pour la multiplicité des personnage je suis plutôt d’accord, c’est un problème inhérent à One Piece qui se concentre sur les aventures d’un équipage d’une dizaine de membre. Mais la solution, Oda l’apporte. Il sépare les mugi et ralentit l’histoire (chaque mugi présent a eu son moment lors de Dressrosa et Whole Cake), il allège les combats pour nous en fournir au final plus. Dressrosa avait aussi beaucoup de personnages mais c’était dans le but de présenter la flotte qu’il fallait bien introduire.

    Je pense que tout ces personnages on pour but d’éviter un effet Marineford pour la prochaine guerre :
    La moitié des protagonistes de Marineford étaient des no names sans aucun lien avec le lecteur (Sur les 20 commandants de flotte de Barbe Blanche seuls Marco, Ace, Joz, Vista et Izo étaient «  » »développés » » » et c’est encore pire pour les capitaines alliés).

    Il est vrai cependant que l’ellipse n’a pas vraiment profité aux personnages les moins importants de l’équipage et que Usopp, Chopper et Robin ne sont plus que des coquilles vides.

    Les Fruits du Démon :

    C’est vrai que le fruit de Machvise est une honte, mais les autres doublons de fruits que tu donnes sont suffisamment différents et Oda l’assume que certains fruits sont des redites plus puissantes d’autres, c’est même la justification de pourquoi le magma d’Akainu a pu brûler le feu de Ace.

    Il est vrai que le fruit de Sugar est une simple ficelle scénaristique (même si ta critique a propos du pouvoir de Pudding est injustifiée, deux fruits peuvent très bien avoir des propriétés communes).

    Pour les logias, le fruit du marais permet de maîtriser la boue, c’est un élément comme un autre. Celui de Katakuri a finalement été assigné comme paramecia dans les volumes reliés (même si il a toute les propriétés d’un logia) et même s’il était resté un logia, il reste cohérent avec le thème de la nourriture de l’équipage de Big Mom donc je n’ai rien à redire.

    Une critique que tu aurais pu faire, ce sont les pouvoirs beaucoup trop extrapolés de certains fruits (du style le clone de fils ou les soldats en biscuits) mais puisque l’évolution de Luffy tourne autour de l’extrapolation de son pouvoir (les différents gears), il n’est pas incohérent que d’autres personnages fassent de même.

    Les primes :

    il faut prendre en compte que de nombreux paramètres définissent les primes :

    a) A niveau égal un capitaine aura une prime moins importante qu’un membre d’équipage
    b) Les primes des Corsaire sont figées (on peut aussi extrapoler ça à leurs membres d’équipages)
    c) Dans les gros équipages, seuls les plus gros membres sont primés
    d) S’en prendre à des civils fait gonfler la prime
    e) Les primes augmentent au cours de la carrière (100 millions sur Grandline vaut mieux que 100 millions dans le Nouveau Monde car la prime s’est faite en moins de temps)

    a) et b) expliquent la prime de Lao G
    d) explique les primes de Caribou et Coribou
    e) explique Bellamy
    f) Orlumbus n’était pas vraiment un pirate avant Alabasta, d’où sa prime basse
    a) et e) expliquent Daifuku et Oven, en effet Pekoms et Tamago n’étant pas de la famille Charlotte, on peut supposer qu’ils étaient capitaines de leurs propres équipages avant de rejoindre Big Mom.
    a) explique la prime de Sai et son frère

    Les primes ont tout de même de nombreux défauts comme le fait qu’elles ne soient pas automatiquement indexées sur la valeur des fruits du démon (si un chasseur de prime capture Buggy ou Law, il ferait mieux de les tuer et récupérer leur fruit pour le vendre que de les remettre à la Marine, même si il peut ensuite remettre le cadavre et être doublement payé puisque les wanted précisent dead or alive).
    Ou même la prime de Robin qui n’augmente que de 2 misérables millions après Enies Lobby alors qu’elle est infiniment plus dangereuse maintenant qu’elle a rejoint un groupe ayant explicitement déclaré la guerre au GM.

    Pour conclure même si après 20 ans, de plus en plus de défauts de One Piece se révèlent, je ne pense pas qu’ils se trouvent sur les points que tu critiques.

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    1. Merci pour ton commentaire. Tu peux ne pas partager mon opinion, quoi qu’il en soit, c’est cool que tu aies tout lu. Je vais essayer de répondre :

      La traduction :

      Effectivement, tout dépend de la traduction avec laquelle on a commencé. Mais bon, One Piece a été traduit d’une certaine façon pendant 13 ans et honnêtement ça ne valait pas la peine de changer, surtout quand on sait que ce changement était motivé par de basses considérations éditoriales (plus que le désir de coller à la version originale, Glénat voulait surtout éviter d’avoir à verser des rolyalties à Sylvain Chollet pour utiliser sa traduction dans l’hypothèse où il aurait gagné son procès contre eux). Pour Trouduc et Pouilleux, je reçois ton explication 5/5, je trouve juste qu’en français, le rendu est vulgaire pour pas grand chose.

      Les charas-designs :

      Encore une fois, oui le mélange d’absurde et de classe est voulu. Mais post-ellipse, on n’a plus affaire à du menu fretin. Un Gedatsu ou un Pearl sont complètement randoms à côté des fourreaux rouges, qui sont supposés être le gratin des guerriers du Nouveau Monde, les égaux ou presque des lieutenants d’empereurs en terme de puissance (c.f Ashura Doji, Chavipère et Caborage vs Jack). Dans ces conditions, j’attendais des chara-designs plus sérieux. Et navré mais non, pour la plupart ils ne sont pas charismatiques (Kawamatsu et Ashura Doji, sérieusement ?).

      Pour Orochi, je te suis. Plus que Spandam, c’est un peu l’équivalent au physique d’un Wapol (deux souverains indignes).

      Pour les combats, qu’il l’ait dit ou pas, en quoi est-ce normal ? Les combats, c’est censé être la cerise sur le gâteau de l’intrigue, la perle graphique qui régale un lectorat de nekketsu. Donc il faudrait que je me tourne vers l’animé ? Je ne l’ai jamais regardé et ne vais pas commencer aujourd’hui. Et d’ailleurs, ce que tu dis n’est pas tout à fait vrai : les combats de Luffy et de certains autres des chapeaux de paille ont encore le droit à leur comptant de chapitres, ils sont simplement moins bons pour les raisons que j’ai développées.

      Histoire :

      Ta déconstruction par l’absurde de ma démonstration par l’absurde est assez bonne, il faut le reconnaître. C’est vrai que c’est très difficile de démontrer cette baisse de qualité de manière parfaitement objective et je comprends que tu puisses trouver cet argument fallacieux.

      Pour reprendre ton exemple, Jaya est plus évocateur en termes de références culturelles que Punk Hazard, et on se doute bien que l’apparition désaccordée des pirates de Barbe Noire est partie intégrante d’un foreshadowing plus large. Pour les phénomènes que tu évoques : ombres dans le ciel, bateaux qui tombent… ils sont expliqués de manière satisfaisante plus tard, sur Skypiea.

      Bref, tu dis avec justesse que OP, c’est l’assemblage de composants n’ayant rien à voir ensemble pour former un tout cohérent : il n’empêche, ce qui marche sur Jaya ne fonctionne pas sur Punk Hazard (difficile à démontrer de manière absolue encore une fois, je te l’accorde).

      Pour ce qui est du rythme, on a simplement des points de vue divergents, je trouve tout de même que ce n’était pas nécessaire d’allonger certains arcs jusqu’à plus soif (9 tomes et demi – 102 chapitres pour Dressrosa…).

      Pour le foreshadowing : En premier lieu je n’ai personnellement jamais considéré l’épisode des sourcils de Sandy sur un escargophone comme en étant un. Deux, à quel moment la relation entre Kinemon et Momonosuke est bien traitée ? Les personnages apparaissent à partir du tome 67 et leur véritable lien est dévoilé au tome 82 sans qu’on ait jamais eu le moindre indice dessus, ça tombe complètement à plat. Comparativement, dans l’exemple que je cite, on a des insights assez précis sur Barbe Noire et sa clique dès le tome 17, puis de révélations en révélations (visages de l’équipage à Jaya, Lafitte à Marie-Joie, combat à Banaro, descente à Impel Down…), on se retrouve avec le groupe d’antagonistes le plus important du manga au tome 59 (ça c’est du vrai foreshadowing ).

      Les incohérences :

      – Dressrosa : alors la désolé mais si, 100 fois si. « L’existence d’une armée n’implique pas une nation belliqueuse », certes, mais là, ce n’est pas n’importe quelles références qui sont utilisées pour l’armée et le royaume de Dressrosa : les spartiates (plus belliqueux historiographiquement, tu meurs) et le Colisée (la Rome antique, qui a conquis un empire gigantesque), et puis on parle de 800 ans de paix ! (la France serait passé de Philippe II Auguste à Emmanuel Macron sans jamais se castagner avec personne, dans le même délai).

      – La Donquichotte family : mouai, moi j’ai du mal à accorder la thématique de la famille avec Doflamingo : le type fait s’entre-tuer ses subordonnés (Sarquiss et Bellamy), les lâchent quand ils sont dans la panade (Disco), mais il aurait quelques privilégiés qu’il protégerait depuis le berceau (Baby 5, Buffalo, Dellinger) ? Alors même qu’il a tué les deux membres survivants de sa véritable famille ? C’est peut-être de la psychologie de comptoir mais si il y en a bien un qui ne colle pas avec le thème familial, c’est Doflamingo.
      Et pourquoi tu me parles de puissance ? Le qualificatif « le plus abominable des corsaires » concerne la personnalité.

      – Zou et Raizo : Oui, la justification des « liens immémoriaux », c’est le ponéglyphe rouge, mais mon constat, c’est que cette relation reste extrêmement ténue (en tout cas trop pour que la population se sacrifie pour Raizo), et c’est pour ça que je dis qu’elle s’incarne uniquement dans les personnages de Caborage et Chavipère. En effet, d’autres royaumes/pays possèdent des ponéglyphes mais ont une idée très limitée de la raison pour laquelle on le leur en a confié un (Alabasta, Skypiea), la seule différence pour Zou, c’est que les minks ont conservé la mémoire de qui leur a confié le leur (les Kozuki, « créateurs » des ponéglyphes, soit dit en passant, j’ai du mal à imaginer une famille de shoguns tailleurs de pierres), mais sinon, c’est exactement le même topo et ils n’avaient pas de relations diplomatiques suivies avec les Kozuki et le Wano pré-Kaido (Caborage et Chavipère font naufrage et personne ne les reconnait comme les membres d’un peuple allié : ils sont seulement « un chat et un chien qui parlent ». Même Oden, au chapitre 963, dit que son père lui a simplement mentionné l’existence des minks, et au chapitre 967 il s’étonne de la réalité de l’ancien pacte passé entre son clan et eux). Ça fait un peu léger pour forger des relations solides entre deux pays, pour créer des « peuples frères » prêts à se sacrifier l’un pour l’autre.

      – Le Germa 66 et Sai : Le Gouvernement Mondial et la Marine ne sont PAS deux entités distinctes. La Marine est la composante armée la plus importante du Gouvernement (preuve étant que Sengoku, amiral en chef de la Marine, rend des comptes à Kong, le commandant en chef des forces armées du Gouvernement Mondial). Par conséquent, le Germa 66 ne peut pas être à la fois un ennemi de la marine et un état affilié au Gouvernement. Pareil pour Sai, il ne peut pas se pointer dans un endroit où il devrait logiquement être attaqué immédiatement.

      – Les dragons célestes : Ce que tu dis ne répond pas vraiment à mon point. Cela fait 800 ans que le Gouvernement mondial existe. Maintenant, imagine qu’un accident diplomatique du type Shirahoshi – Don Charlos arrive à chaque rêverie, avec des royaumes différents. Moi je serai roi, à l’usure j’en aurai marre de subir les avanies de pareils dégénérés. Rassembler une grande coalition de mécontents après des siècles de ce traitement et pouvant tenir tête au Gouvernement Mondial, serait donc théoriquement possible.

      – Les samouraïs : argument valable sur l’interdiction du port d’arme mais il aurait été dans ce cas là bien de donner un éclairage un peu plus conséquent au Mimawarigumi (parce que deux cases pour 5000 samouraïs, c’est un peu triste). Et puis pour les fourreaux, pas de mauvaise foi de ma part : Kawamatsu se présente lui-même comme un maître sumotori – « yokozuna » au chapitre 948 (moi non plus j’ai pas compris), Ashura Doji a toujours été un chef brigand (donc au mieux, un ronin, pas exactement un samouraï), quant à Kyushiro/Denjiro, il a passé les 20 dernières années de sa vie à exercer comme yakuza (on peut aussi le voir comme un « yojimbo » – garde du corps et dans ce cas-là ok, c’est un samouraï mais l’ambiguïté est là, je ne l’ai pas inventée) .

      La redondance :

      Si la redondance des thèmes ne te pose pas de problèmes, tant mieux. Ils existent cependant, et ceux que j’ai classé à ma sauce également,

      Par exemple dans le cas de « l’arène-prison »:

      – Dressrosa : Luffy, « enfermé » dans le Colisée Corrida pour combattre dans un tournoi.
      – Tougato : Luffy, « enfermé » dans le monde des miroirs pour affronter Dent-de-Chien en duel, une forme de joute.
      – Mines-usines d’Udon : Luffy, « enfermé » par Queen et destiné à combattre les soldats de Kaido, dans une forme de tournoi (battle royale – le dernier debout).

      et pour le « banquet-événement » :

      – Tougato : Big Mom invite ses alliés à un grand banquet qui consacre sa puissance – but caché : trahir et éliminer le Germa GG – Luffy et consorts interviennent pour contrecarrer Big Mom.
      – Wano : Kaido invite ses alliés à un grand banquet qui consacre sa puissance – but caché : trahir et éliminer le shogunat d’Orochi – Luffy et consorts interviennent pour contrecarrer Kaido.

      Si ce n’est pas redondant, je ne sais pas ce que c’est.

      Et pour la famille, tu ne trouves pas ça lassant ? On avait déjà l’équipage de Barbe Blanche et on s’attendait bien sûr à Big Mom. La Don Quichotte family dans l’intervalle ne s’imposait vraiment pas.

      Les personnages :

      Assez d’accord avec ce que tu as dis, à quelques nuances près.

      Les Fruits du démons :

      Pas d’accord cette fois. Certes, il est normal qu’ils puissent avoir des caractéristiques communes mais ils ne sont pas toujours suffisamment différents et ça participe à cette impression de « j’ai déjà vu ça quelque part », qui se produit un peu trop fréquemment à mon goût : entre un Pika qui utilise la roche et se meut dedans à sa guise et un Morley qui utilise le même élément comme de la pâte à modeler, on a l’impression d’avoir affaire à deux applications possibles d’un même pouvoir. Pareil pour les logias de la glace et de la neige : techniquement la neige est formée de cristaux de glace.

      Pour les logias. On peut effectivement considérer la boue/marais comme un élément (dans ce cas là, pourquoi pas la roche de Pika, d’ailleurs ?), mon point était simplement d’établir le parallèle entre la boue (aucun flow) avec les autres (tous les autres logias sont systématiquement stylés, c’est dommage d’introduire un fruit qui ne contribue pas au « standing » de la catégorie).

      Plutôt assez d’accord avec ton raisonnement sur l’extrapolation. Tu noteras d’ailleurs que tu énonces toi même la raison pour laquelle je n’aurais pas pu l’intégrer à ma critique.

      Les primes :

      Lorsque j’ai rédigé ma critique, il me semble avoir pris en compte tous les paramètres que tu as cités, sauf peut-être « s’en prendre aux civils fait gonfler la prime » et je suis en désaccord avec « dans les gros équipages, seuls les gros membres sont primés » (ce n’est pas une règle absolue, et encore moins dans le cas de l’équipage de Big Mom puisque on connait les primes de Mont d’Or et de Brûlée).

      – Pour Lao G : oui sa prime est gelée et elle aurait été tout de même inférieure à celle de Doflamingo (340 millions), mais je l’aurais plus vue aux alentours des 100 – 150 millions.
      – Caribou et Coribou : certes ils ont probablement impliqué des civils dans leurs massacres, mais en terme de puissance et de « dangerosité », il n’y a pas une seule fois dans le manga où ils aient justifiés d’un minimum de crédibilité (Caribou se fait écraser par tous ses adversaires).
      – Bellamy : assez redoutable, mais il se fait facilement battre par un Bartolomeo ou un Dellinger. Pour moi, il peut valoir 125 millions , max. Que sa prime ait augmenté depuis Jaya ok, mais d’autant, non.
      – Orlumbus : plutôt d’accord avec toi, ça peut être une explication.
      – Daifuku et Oven : ton argument est assez cohérent (même si dans ce cas-ci, où sont ces fameux équipages ? Bege a toujours le sien pourtant). Mon argument se base essentiellement sur la puissance démontrée. Daifuku et surtout Oven font, littéralement, transpirer l’équipage du chapeau de paille pendant sa fuite. Ce n’est pas le cas de Deloeuf qui n’affronte que Pedro, un personnage difficile à classer (ancien capitaine du Nox, chef des Guardians, une prime assez haute, mais il vaut quoi concrètement ? Sa prime de 382 millions n’est-elle pas aussi un peu surcotée ?). Quant à Pekoms, il n’y a pas de débat, même si c’est par surprise, il est facilement mis hors de combat par Bege. Plus tard et bien qu’en forme sulong, il se révèle impuissant face à Oven. Dans ces conditions, c’est très difficile de croire qu’il vaut en force ou en dangerosité les deux frères.
      – Sai et Boo : la flotte du pays des fleurs est une institution pirate ancienne et puissante (13 générations, Don Chinjao pouvait se mesurer à Garp), donc être son capitaine est une source de prestige (pour les pirates) et de danger (pour la Marine), ce qui devrait automatiquement rehausser la prime de ses membres. Sai a démontré qu’il était un monstre : dans le Colisée, il ne cède en puissance qu’à Luffy, puis il a droit à un gros power-up dans la suite de l’arc en battant à la fois son grand-père (Don Chinjao : 542 millions, rappelons-le), et le vainqueur de Don Chinjao, Lao G. Pour ces raisons, je l’aurai bien vu avec une prime dépassant les 300 millions (et son frère, par voie de conséquence, avec une prime dépassant les 100 millions).

      Voilà j’ai tenté de te répondre point par point, après naturellement tu peux encore me taxer de subjectivité, c’est inévitable, et puis on a des points de désaccords qui tiennent à des différences irréconciliables d’interprétations. Ça n’en reste pas moins intéressant d’avoir le débat. Tu parlais d’autres défauts, dont je n’aurai pas parlé, à quoi fais-tu référence ?

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  2. Bonjour,

    merci pour ta critique que je trouve totalement défendable et assez intéressante à la lecture.

    Pour rebondir sur quelques points de désaccords : concernant la traduction je te fais confiance, je ne lis pas en français et les anglais ont le bon goût je trouve d’utiliser les noms japonais, sans traduction et c’est quelque chose que j’aime beaucoup mais je comprend qu’on puisse vouloir une traduction complète, noms compris, mais il faut alors accepter de perdre des choses dans la traduction.
    Je préférerai toujours un Nekomamushi à un Chavipère (au début je n’ai même pas compris de quel personnage il s’agissait), si en plus on rajoute une petite note qui m’explique comment est composé le nom dans l’édition je trouve ça parfait.

    Sur des points de désaccord : franchement que les gars soient sapés en spartiates ne veut pas forcément dire qu’ils font la guerre et comme pour les primes et les dragons célestes l’erreur que tu fais c’est qu’appliquer la logique de notre société à une œuvre de fiction, totalement déjantée qui plus est, ne fonctionne pas et n’est pas non plus pertinent. Il faut utiliser la logique du manga : les spartiates n’ont jamais existé dans One Piece.

    Et si tu veux quand même appliquer cette logique l’explication de Vinsssouss est valable.

    Pour les primes je suis d’accord ça devient un peu trop la surenchère mais personnellement je n’y accorde aucune importance, c’est totalement accessoire et on a bien vu qu’essayer de quantifier la puissance d’un personnage est difficile, en fait c’est même impossible tout bonnement car il y a des choses qui ne sont pas quantifiables.

    On voudrait pouvoir tout quantifier et même dans One Piece on peut voir que c’est impossible puisqu’on voit souvent des individus avec des primes basses vaincre des ennemis avec une prime plus haute, principe d’un schéma narratif ou support de réflexion philosophique ? A chacun de voir.

    Pour les dragons célestes je suis du même avis que Vinssousss et encore une fois tu raisonnes comme si One Piece avait un système politique similaire au nôtre. On est dans du gros Nekketsu et avoir une base géo-politique crédible de notre point de vue pour développer son univers ne fait pas parti des prérequis à la création d’un manga.

    Mon désaccord tiens au fait que je considère qu’il faille examiner une œuvre selon les critères de l’œuvre elle-même (pour le cas présent, je ne sais pas si j’appliquerai cela à n’importe quelle oeuvre). Il tient beaucoup plus à la critique de tes outils d’analyse, parfaitement utilisés, mais qui ne sont pas en adéquation avec l’objet de l’analyse.

    J’entends cela pour les 3 points évoqués plus haut, sinon ta critique est intéressante, j’ai ressenti parfois une certaine lassitude en lisant des chapitres et tu pointes très bien pourquoi et je partage ta critique. Après on lit pas de la même façon visiblement, que des fruits respectent ou non une certaine catégorie je m’en fiche, ce qui m’intéresse c’est d’avoir la suite des aventures des Mugiwara avant tout, la toile de fond n’est qu’un prétexte à une explosion vive de couleurs.

    Cependant je reste plus optimiste tant que le manga n’est pas fini, je ne souhaites pas d’une fin comme Naruto (merci pour l’exemple de phase de déclin), et j’espère voir une remontée de qualité pour la fin, comme toi peut-être au fond puisque tu suis si scrupuleusement l’histoire 😉

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    1. Bonjour et merci de ton commentaire !

      Je te rejoins sur la traduction. Effectivement c’est un point assez subjectif qui dépend de celle avec laquelle on a commencé et de si on veut ou pas d’une traduction japonisante qui essaye de coller à l’originale (il faut reconnaître que les british sont cohérents là-dessus). L’idée des notes explicatives serait dans le cas d’une traduction française plus que bienvenue (il y en a déjà mais trop peu à mon goût).

      J’entends bien ton point sur les spartiates et les dragons célestes, mais je ne suis pas tout à fait d’accord. Ce n’est pas moi qui essaye de faire plier l’œuvre de fiction pour la ramener au monde réel, c’est Oda lui-même qui utilise les codes du monde réel pour enrichir son manga. Pour donner un exemple parlant autre que Dressrosa, prenons Water Seven, plus ou moins la réplique de Venise : on y retrouve le carnaval et l’aqua alta (aqua laguna dans le manga). A Alabasta, même chose : l’Egypte des pharaons avec ses tombeaux ancestraux, Nanohana pour la ville du Caire, l’environnement désertique pour le Sahara…. Après naturellement, c’est un support et je ne dénie pas du tout à Oda le droit de prendre des libertés par rapport aux cadres qu’il choisit. Par essence, One Piece s’enrichit des croisements de références culturelles (Las Vegas/Rainbase ou le Taj Mahal/palais royal d’Alubarna en plein royaume « égyptien »). Mais je trouve que l’assortiment doit être un minimum cohérent : des spartiates et une nation pacifique, c’est beaucoup trop antithétique pour moi.

      Plus spécifiquement, sur les dragons célestes et le système politique, je comprends que tu puisses encore me trouver rigide, mais de mon point de vue, ça se tient. Dans d’autres nekketsu, la cohérence au moins relative du système géopolitique est partie intégrante de l’œuvre (cf. Fullmetal Alchemist ou même Naruto).
      Et encore une fois, Oda utilise des codes du monde réel pour le cadre géopolitique de son œuvre : le Gouvernement Mondial/l’ONU avec le conseil des cinq étoiles comme conseil de sécurité, le Cipher Pol/Interpol… Dans la mesure où il le fait, Oda abandonne partiellement son « droit d’invention ». Avoir une version dictatoriale de l’ONU, soit, mais il faut que les petits détails qui la justifie se tiennent.

      Pour les primes, effectivement il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, et dans l’absolu, c’est difficile de quantifier précisément. Au fond, je veux bien entendre que c’est accessoire, c’est simplement ma nature pointilleuse qui prend le dessus à ce sujet. Pareil pour les fruits du démon, je ne vais pas péter une durite pour quelques petite incohérences, mais pour moi la toile de fond, « l’explosion vive de couleurs », compte tout autant que l’intrigue.

      Et pour ta petite phrase de conclusion, tu as parfaitement raison, je souhaite, comme toi, une fin digne du monument qu’est One Piece, fingers crossed 🤞 (j’espère même qu’Oda va prolonger : les 4 ans et demi annoncé – une quinzaine de tomes, ça parait un peu court pour finir l’histoire sans la bâcler).

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  3. Juste je voulais réagir sur un truc de Vinssoussss : « A niveau égal un capitaine aura une prime moins importante qu’un membre d’équipage »

    C’est le contraire et Oda l’a dit clairement dans un SBS, la prime d’un capitaine augmente plus vite et facilement que celle d’un membre d’équipage. Luffy a une prime bien plus grosse que celle de Katakuri qui est aussi fort que lui parce qu’il est capitaine, a une flotte etc…
    A niveau égal, un capitaine a une prime 50% – 100% supérieure de manière assez aléatoire, en fonction de l’humeur d’Oda.
    Les primes sont souvent liées a l’inspiration du moment. A noter par exemple que les primes d’Oven et Daifuku ont été donné uniquement dans des produits dérivés, il n’est pas impossible qu’elles aient été décidé à l’arrache, un peu comme la prime de Sabo (602M) qui n’existe à l’origine que pour former un trio avec le poster à 500M de Luffy et le 550M d’Ace.

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    1. Merci pour ton commentaire. Je suppose qu’il s’agit d’une simple faute d’inattention de sa part et qu’il voulait écrire « plus » au lieu de « moins ».

      Sur les primes d’Oven et Daifuku, tu as surement raison mais c’est dommage, ça n’aurait pas été très compliqué de faire quelque chose d’un peu plus cohérent.

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  4. Bonjour,

    Merci pour cet article excellent. Par rapport aux dragons célestes, je suis assez content de n’être pas le seul à avoir remarqué à quel point les actes de Don Charlos envers Shirahoshi étaient problématiques.

    Le Gouvernement Mondial repose sur une alliance de nations. Si les représentants et chefs des nations sont maltraités, voire capturés et mis en esclavage, il est évident que ces mêmes nations voudront se venger et quitter le gouvernement mondial. Et si en plus ils sont rejoint par d’autres qui n’acceptent pas de rejoindre le gouvernement, cela peut créer une guerre mondiale.

    On a de plus vu que de nombreux autres royaumes étaient choqués par cet acte (Alabasta, Dressrossa, Tontatta etc.) et Lucci a précisé que s’ils ripostaient, les royaumes dissidents seraient détruits.

    À partir du moment où l’organisation est une dictature à peine voilée à la solde des dragons célestes qui ont tous les droits, même sur les royaumes affiliés, qui les considèrent comme des moins que rien et les menacent de destruction, beaucoup devraient vouloir s’allier entre eux et même avec des empereurs ou les révolutionnaires pour s’affranchir de cette tutelle embarrassante et ainsi redevenir pleinement indépendants.

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire Gilles.

      Tu prêches à un convaincu en mettant le doigt sur l’un des problèmes majeurs de ce choix dans la trame historico-politique de One Piece : une organisation mondiale avec les oripeaux du multilatéralisme de l’ONU mais dont les dirigeants ont le statut de dieux vivants omnipotents et tyranniques avec droit de vie et de mort sur absolument tout le monde 😅 – ça ne matche pas quand on considère que l’organisation en question est censée exister depuis… 800 ans.

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      1. C’est vrai. Le monde de One Piece est vaste et détaillé mais à force de créer trop de nouveaux éléments et de rapports de puissance, cela crée beaucoup d’incohérences et d’invraissemblances. C’est dommage.

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